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celle de La Turbie, avec Bauer & Zborowski:
La première fois qu'elle eut lieu (janv. 1897), ce fut dans le cadre de la course Marseille-Nice où ses 16,6 km constituaient la troisième étape.
Elle commençait dès le centre ville (Nice), empruntait la Grande Corniche (à l'époque "Route de Gènes), passait devant l'Observatoire pour s'achever à l'entrée du village de La Turbie.
Son parcours fut en permanence modifié jusqu'à être réduit à 6,3 km pour des raisons de sécurité en ne retenant que sa partie la plus raide.
Elle se court "départ arrêté", ce qui fait d'elle la plus ancienne course de côte du monde.
Son prestige & sa renommée d'alors tient pour autant du cadre local, du milieu social environnant que du profil de la côte.
Par trois fois elle est disputée sur 16,6 km:
- 1897:
o 1er : André Michelin, sur un break-Vapeur De Dion sur pneus, moyenne: 31,2 km/h
o 2e : Marquis de Chasseloup-Laubat, break-Vapeur De Dion sur bandages pleins.
- 1899:
o 1er: Lemaitre sur une Peugeot, moyenne de 40,8 km/h
- 1900: l'épreuve promet d'être chaude, très chaude. Panhard-Levassor est très largement représenté (cinq équipages) mais aussi Peugeot, Mors.
Les moteurs Daimler aussi : .... C'est un pilote émérite, contremaitre d'usine, qui pilote la 4 cylindres-course (Phoenix 24cv) et Stead conduit l'autre Phoenix en catégorie tourisme.
Autour du départ, l'effervescence est à son comble, l'on s'attend à des moyennes très élevées.
Wilhem Bauer accompagné d'Hermann Braun s'élance. Il est sûr de lui, sûr de sa machine, la victoire est pour lui.
Au premier virage de la Grande Corniche, les spectateurs ont l'impression de voir la Phoenix se lancer directement contre la paroi rocheusse: Bauer est griévement blessé, Braun souffre de multiples fractures.
o 1er : Levegh sur une Mors en 19mn avec 52,3 km/h de moyenne (catégorie 'sport')
o 1er : Stead sur une Phoenix-Daimler en 32 mn (catégorie 'tourisme')
Le lendemain, Wilhelm est mort.
L'entraide des amis (Arthur & Henri de Rothschild, Emil Jellinek, ...) apporte une aide à sa veuve et à son fils.
Wilhelm Maybach et Gustave Visher arrivent à Nice pensant trouver un monceau de débris mais la Phoenix est quasiment intacte: radiateur avant enfoncé, essieu/direction simplement faussés.
Maybach écarte toute défaillance ..... ce que confirmera l'expertise du 4 avril: Rien de condamnable !
En fait, l'erreur a été d'utiliser en tant qu'engin de course une auto de tourisme "haute sur patte": son poids et sa vitesse ne lui ont pas permis de négocier la courbe.
Si la Daimler fuit en récusant l'intérêt de dépasser les 40km/h ... il a fallu toute la hargne, la rage de Jellinek pour imposer un véhicule plus puissant encore et au centre de gravité abaissé .... il s'engagea sur ses deniers propres en commandant 36 véhicules pour une somme faramineuse.
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- 1903 :
L'organe de l'Automobile Club de Nice rend compte de cette manifestation du 31 mars / 1er avril:
* corso fleuri,
* concours d'élégance:
o Double phaéton Panhard-Levassor ... paré à profusion de lilas blanc, 'anémones rouges et de ...
boules de neige (le rédacteur ne précise pas si .. les hanetons sont inclus)
Les spectateurs ne manquent pas de remarquer que le chien .... porte des lunettes de coureur
o Mercedes ... surmontée d'un dirigeable Santos-Dumont,
o etc . . .
Le lendemain tout ce beau monde se place très tôt qui sur la Grande Corniche, qui au carrefour des quatre chemins ou à la Montée du Pin, qui à La Turbie pour assister à l'arrivée.
C'est l'ambiance des grands moments sportifs.
La troupe est mobilisée pour assister le service d'ordre:
- des clairons préviennent l'arrivée des autos,
- des drapeaux sont agités aux points dangereux pour signaler aux coureurs si la voie est libre,
- gardes champêtres & gendarmes sont echelonnées à distances régulière,
bref, l'organisation est sans faille.
Mercedes aligne cinq équipages portés sur les toutes nouvelles "soixante chevaux" partant selon cet ordre:
- Werner,
- Degrais,
- Hieronimus,
- Gastaud
- le comte Zborowski.
On épie le comte Zborowski (ne dit-on pas qu'il serait allé consulter une tireuse de carte ...? ) qui s'affiche très satisfait de sa monture, assurant faire un bon chrono.
Mr Mors s'est posté dans la Montée du Pin, au plus dur de cette course de côte, des assistants lui signalant le passage des coureurs entre deux marques distantes de 200m, pour chronométrer les temps de passages et en déduire la vitesse.
9 heures: Départ de Werner, Mors le chronomètre à .... 60 km/h,
9 heures 03 : Degrais, 70 km/h,
9 heures 06 : Hieronimus, 76 km/h,
9 heures 09 : Gastaud, jeune casse-cou, passe à 80 km/h,
il a fortement dérapé, en acrobate réussit à stabiliser sa trajectoire avant de ... s'arrêter !
Blessé? Que nenni, sa chaîne s'est cassée: il est hors course
9 heures 12: le comte Zborowski s'élance, marchant plus vite que Gastaud ... compense difficilement les forces centrifuges.
La fusée de la roue AVD s'approche du rocher, s'y accroche, la fusée ARD racle la roche,
A deux reprises le choc repousse l'auto du mur de roche .. que la force centrifuge replaque aussitôt
Le comte est projeté en l'air, donnant de la tête contre la roche avant de tomber au sol.
Hieronimus est premier avec une moyenne de 64.3 km/h sur les 15.5 km de course.
La maison Daimler s'inquiéte de ce que Mr le comte n'ait pas fini de payer sa voiture (21.000 francs) et un ami de la veuve qui soldera les formalités.
Le véhicule fut remis en état et trouva acquéreur en le baron Pallu de la Barrière.
Suite à cet accident, la compétition sera quand même interdite six ans durant.
Un plaque, fixée au rocher de la Grande Corniche, rappelle ces deux morts.
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Illustrons - tardivement... - cet intéressant compte-rendu de notre envoyé spécial (qui se paya du bon temps, en hiver sur la Côte d'Azur...).
En 1900, la voiture accidentée du pauvre Bauer...
La personne devant la voiture nous masque le grand radiateur carré en nid d'abeille que venait d'inventer Maybach.
La version course de la Daimler Phoenix 1900. On comprend l'insistance de Jellinek pour faire diminuer la hauteur de cette voiture !
La même aujourd'hui vue d'arrière. Les roues ont l'air plus petites, c'est le noir des pneumatiques qui donne cette impression. Ce sont des 920 x 120. On voit que la couronne de chaine était aussi fixée aux rayons des roues arrière.
Ces Phoenix de course avaient un moteur de 15 ch, celles de La Turbie montaient à 28 ch. C'étaient des 4 cylindres de 4,4 litres et 5,5 litres qui tournaient respectivement à 750 et 950 t/min. Phoenix était le nom du moteur.
Il n'y avait bien sûr des freins qu'à l'arrière, mâchoires dans les roues et par bandage sur l'arbre.
Voici une idée des dimensions du modèle La Turbie :
Empattement : 1,74 m.
Largeur : 1,63 m. et Hauteur : 1,50 m. On comprend mieux l'accident sur une voiture de 1400 kg...
Le magazine des Mercedes-Benz d'hier et d'aujourd'hui : www.etoilespassion.com
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A la suite de cette discussion, voici l'article paru dans le N°20 d'étoiles passion: Texte de François Lescoup avec des photos Daimler AG
=> Remarquez le logo en fin d'article (Docs PLUSWEB) signalant un développement sur le site étoilespassion.com: http://www.etoilespassion.com/les_plus_du_mag.html
Entre-temps,vous aurez noté que, faisant suite à la remarque de Huhu, "La personne devant la voiture .. masque le grand radiateur carré en nid d'abeille que venait d'inventer Maybach" ... cette personne s'en est allé:
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